Il était une fois, dans le bureau des Crocs, des chroniqueurs épuisés. Cela faisait sept mois sans interruption qu'ils travaillaient avec acharnement pour écrire et illustrer toujours plus d'articles qualitatifs. Sept mois, cela correspond, pour ceux qui auraient la flemme de calculer, à la rentrée de septembre. Oh, ils avaient bien pris quelques jours pour les fêtes de fin d’année mais ils étaient revenus encore plus cernés.
Mais un jour, lors d’une réunion au milieu des tasses de café, une idée fut lancée. Et s'ils décidaient de partir en vacances quelques jours cet été ? Au lieu de rester enfermés à longueur de journée dans les bureaux des Crocs, s’ils allaient écrire au plein air ? Aussitôt dit, aussitôt fait : l’idée fut approuvée par l’équipe. Quitte à devoir travailler cet été, autant que cela se fasse sous le soleil pour une fois.
Helio : Et on irait où ? Plage ? Randonnée ? Kayak ?
Anthéa : Ah nan pas le soleil, s'il te plaît. Juste de la fraîcheur ça ira. La forêt me plaît bien.
Lawrence : Peu importe.
Wellan : J'aime bien l'option bronzage.
Ivy : Faut qu'on trouve de l'inspiration. Des beaux paysages.
Eden : La plage c'est beau. Et c'est agréable.
Heather : Au pire on fait les deux ?
Après beaucoup de discussions mais peu de cris, les membres de l'équipe se mirent d'accord : ils iraient pour deux semaines… en France. Là où terre et mer se rencontrent. Et ils profiteraient de tous les lieux.
Les préparatifs commencèrent. Eden, en bonne Chroniqueuse en Chef, était en train de mener les opérations. Elle distribua les occupations.
Eden : Heather et Helio, vous vous occuperez du plan. Ivy et Anthéa, en cuisine. Wellan et Lawrence vous vous chargerez du matériel. Célia, tu vas nettoyer les bureaux en attendant. Et je me charge des réservations. Compris tout le monde ?
Tout le monde hocha la tête. Ils savaient que pour partir, tout le monde devait mettre la main à la patte. Ce n'était qu'un peu de travail pour profiter de vacances bien méritées. Et puis, ils étaient entre amis. Tout irait vite.
Helio et Heather sortirent leur ordinateur et cherchèrent alors le détail de la zone. Ils cherchaient évidemment à en apprendre un maximum sur le site. Une petite vie calme était tout ce dont ils avaient besoin pour ressourcer leurs esprits épuisés.
Il y avait un sentier de randonnée qui passait pas loin, et la plage à dix minutes à pied. Tout le monde serait probablement heureux. Ils s'appliquèrent à repérer les magasins, et tout ce qui allait avec, pour les futures sorties. En bref, tout était assez parfait pour contenter chacun d'entre eux. Les deux préfets étalèrent ensuite leur plan dans tout le bureau, comme un tapis, et ils tracèrent leurs chemins au feutre, montrant à tout le monde leur futur projet, et tous les beaux paysages qu'ils avaient repéré.
Ivy et Anthéa, de leur côté, allèrent en cuisine afin de récupérer la nourriture. Elles crapahutèrent hors des bureaux pour aller à l'aventure. Ils auraient pu décider de faire à manger eux-mêmes chaque jour, mais en plus de gâcher du temps avec des contraintes qui étaient celles du bureau, ils n'étaient pas sûrs de pouvoir le faire. Chacun aimait beaucoup la nourriture sorcière, et il fallait convenir qu'elle était dure à faire.
La mission était donc simple : réunir un stock de nourriture conséquent afin de pouvoir tenir pour leur voyage de huit personnes pour deux semaines. Elles poussèrent la porte. Un elfe se précipita vers elles pour les aider. C'était Wallace, qui était sorti des dortoirs.
Wallace : Qu'est-ce que Wallace peut faire pour vous ?
Ivy : Bonjour. On voudrait prendre de la nourriture s'il vous plaît. Beaucoup si possible.
Wallace : Bien sûr oui. Tout de suite mes demoiselles.
Le petit elfe se déplaça alors jusqu'au fond de la pièce, au niveau des frigidaires. Et comme d'habitude il en sortit une quantité impressionnante de nourriture. Il y avait de tout : de la viande, de la tarte à la citrouille, du jus… On aurait dit une table digne d'un grand banquet de l'école.
Wallace : Est-ce que cela convient à ces demoiselles ?
Anthéa : Oui, merci beaucoup. Vous êtes génial. Ça suffira pour le moment. C'est très généreux de votre part.
Elles inclinèrent alors la tête, bien contentes d'avoir réussi à obtenir ce que l'équipe voulait. Et de la même manière, elles s'appliquèrent à tout emballer en sécurité.
Wellan et Lawrence étaient tous les deux chargés de rassembler le matériel nécessaire afin de mener à bien la mission vacances. C'est ainsi que les deux se rendirent à Londres. Non sur le chemin de Traverse, mais bel et bien dans le Londres moldu. Ils cherchaient de l'équipement normal : sacs, valises, lunettes de soleil, vêtements de randonnée.
Mais il leur fallait aussi des vêtements de plage : serviettes, parasols, maillots de bain… Puisque l'équipe était composée de beaucoup plus de filles que de garçons, Wellan se retrouva donc… dans une scène surréaliste au milieu des rayons de maillots de bain pour filles. Ils finirent par prendre le même à toutes en fonction de leur taille après un essayage minutieux.
Wellan : Tu es sûre que ça leur plaira ?
Lawrence : Mais ouais, certaine c'est juré ! T'inquiète pas, je suis une fille nan ? Je gère. Toi tu aides juste à porter tout ça.
Elle lui fit un clin d'œil pour montrer qu'elle le taquinait et elle secoua ses sacs tout en se dirigeant vers le bas de la rue. Ils retournèrent dans le monde magique.
Enfin, il restait trois personnes au bureau : Célia, Heather et Eden. La plus jeune, nouvelle, avait été affectée à la tâche la plus ingrate. Faire le ménage de printemps. Et vu que les chroniqueurs était restés enfermés pendant des jours, des semaines puis des mois...le travail se révélait très ardu, et prit beaucoup de temps. Il fallait par exemple s'occuper de récurer les tâches de café sur les tables, classer les dossiers, jeter le tapis de boulettes de papier, synonyme de projets et d'ébauches inachevées de ses collègues. Elle frotta les sols et les murs jaunis des soupirs. Ramassa les bouts de nourritures, les miettes de cookies et les débris des objets que Eden jetait. Elle mit près de deux heures pour chacun des bureaux de ses collègues.
Enfin, il restait évidemment la Chroniqueuse en Chef. Celle-ci était la dictatrice du journal et s'occupait des tâches les plus convenables pour elle : la bureaucratie du voyage. Il fallait gérer toute la pose de congés, c'est-à-dire mettre en page préalablement les éditions de vacances tout en parlant des heures avec l'imprimeur. Elle joua du téléphone pour obtenir tout ce qu'elle voulait. Elle prit également en charge les billets d'avion, la location, l'assurance, les surplus bagages, les formules, et tout ce qui concernait leur voyage.
Ainsi se déroulèrent les préparatifs...