Au moment où j'écris ces quelques lignes, il m'est difficile de savoir sous quel angle débuter un article sur ce sujet. Comment l'aborder sans paraître prétentieux ? Comment l'aborder sans épiloguer inutilement sur des éléments si éparses et variés que la structure d'ensemble de l'article n'en ressortirait que plus floue ?
Et en même temps, je pense que je vais simplement m'autoriser à délivrer une pensée qui sera certainement décousue et peu construite, mais qui aura le mérite d'exister et de pousser à la réflexion.
C'est assez étrange, cette sensation qui peut nous pousser à communiquer sur un concept qui parait à la fois concret suivant les circonstances, mais également très abstrait tellement il fait appel à la subjectivité de chacun.
L'excellence a ceci d'étrange qu'elle peut à la fois pousser chacun dans ses retranchements les plus profonds, les plus sombres ou au contraire les plus lumineux. Vouloir l'atteindre est considéré comme un gage de qualité pour certains, un objectif ultime, ou une quête sans fin. En réalité, nous pouvons tous définir ce concept à notre propre façon.
Il est d'ailleurs difficile de définir clairement si l'excellence correspond à une valeur, un summum atteint dans une catégorie donnée, ou si elle reflète davantage une vue globale qui n'a pas pour but d'atteindre la perfection dans tous les domaines mais qui par son tout, son homogénéité d'ensemble, reflète un élément proche de la perfection.
Dans un tout autre registre, l'appellation d'Excellence au Moyen-Âge représente d'ailleurs cette idée. L'incarnation d'un tout, d'une entité presque canonifiée puisqu'elle représenterait à elle seule, en un seul être, les qualités requises pour être considérée comme étant au-dessus du lot. Si l'appellation demeure de nos jours présente dans certains domaines telle que la diplomatie, elle est en grande partie redescendue de son piédestal mais reste une fois encore un gage de qualité pour ceux qui se font appeler comme tel. Dans le cas précis de la diplomatie, même si elle peut être historiquement attachée à cette notion d'élévation et de qualité, elle reste tout de même grandement protocolaire.
Il est également intéressant de considérer que la notion d'excellence a même évolué au fil du temps, à l'instar des valeurs prônées dans les hautes classes qui dépendent de la période historique que l'on considère. Dans la Grèce antique, il était davantage question de pensée, d'élévation, alors que l'excellence a pu se rapprocher de valeurs plus martiales ou chevaleresques dans la période moyen-âgeuse. Il apparaît alors que si la définition du concept varie suivant les époques, un élément reste le même : il s'agit de pousser le curseur le plus loin possible dans un ou plusieurs domaines. De nos jours, un sportif sera considéré comme excellent si ses performances sont au-dessus de celles des autres athlètes, tandis qu'un excellent écrivain sera davantage jugé sur son verbe, sa capacité à manier les mots et à transmettre un récit donné.
Mais qu'en est-il du citoyen ou de la citoyenne lambda ? Ne peuvent-ils pas prétendre à l'excellence ? Ne pouvons-nous , ou même devons-nous pas considérer l'excellence comme un élément atteignable par n'importe quelle personne ? Il est vrai que si l'excellence devient la norme, alors l'excellence n'est plus excellence par définition, puisque cela impliquerait que tout le monde sorte du lot, ce qui est impossible. Néanmoins, tout le monde peut tendre vers cette dernière.
Si l'on reprend le cas d'individus, peu importe le profil, qui ont pour mission de performer dans leur domaine respectif, la notion d'excellence tient ici un rôle particulier sur lequel il me semble intéressant de revenir. L'excellence est associée à la volonté de performance. Performance sportive, artistique, ou tout autre, du moment que ce moteur permet à l'individu de vivre de son activité. Cependant, il ne faut pas confondre excellence et perfection. Être à la recherche de la perfection sous-entend que l'échec n'est pas ni acceptable, ni envisageable. Or tout le monde s'accordera à dire que tout individu, aussi bon qu'il soit, a dû forcément être confronté à l'échec et faire face à cette adversité, qui n'est autre que le combat contre soi-même pour progresser et s'élever encore plus. Je pense donc que l'excellence, par contraste avec la perfection, est saine puisqu'elle accepte les défauts de l'homme pour en faire une force, si l'individu se sert de son échec comme un élément moteur.
Tous ces éléments, exposés ainsi, auront-ils servi à quelque chose ? Auront-ils permis d'achever un quelconque dessein ? Je ne saurais dire.
Je m'autorise donc, une fois de plus, à terminer ce texte ici, et vous laisse libre cours à votre pensée.
N'hésitez pas à commenter et à discuter des éléments que j'ai avancés, cela pourra former une jolie discussion et sans doute faire ressortir des idées lumineuses à n'en pas douter !