Ce que l'on appelle le bien et le mal sont deux notions complexes que l'on définit comme opposées. Une limite non définie existe et la franchir revient à changer de côté, passer du bien au mal, ou l'inverse. Mais cette limite est – elle vraiment définie ? Pensez – vous réellement être capable de définir cette frontière avec exactitude. Je ne pense pas que ce soit possible, ni même envisageable.

J.K Rowling met en avant une limite définie entre ses deux notions. Certains représentent le bien (Harry et compagnie) alors que d'autres sont le mal incarné (Voldemort et sa clique). Je ne pense pas que les choses puissent être définies si clairement. L'auteur elle – même se contredit à plusieurs reprises et un paradoxe se crée autour de cette question : y a t – il réellement une limite entre le bien et le mal ?

Pour répondre à cela, il faut d'abord être capable de définir ces deux termes. Le bien regrouperait littéralement les gentils, représentés par l'amour, l'amitié, la vérité ou encore la paix. Alors qu'au contraire, le mal correspondrait aux méchants, caractérisés par la souffrance, la mort, la guerre, etc. En réalité, cette limite n'existe simplement pas, les individus tentent désespérément de rester du bon côté, sans imaginer un instant qu'il n'y a aucun côté. Prenons l'exemple de la prison d'Azkaban. Ce bâtiment, à l'allure effrayante et repoussante, représente le bien de par sa fonction : retenir les méchants. Et pourtant, il est lui-même gardé par des détraqueurs, représentation imagée de la peur et de la souffrance (caractéristiques de la notion du mal). Cet exemple prouve clairement qu'aucune limite n'existe réellement.

Le héros de la saga, Harry Potter, présente lui–même une énorme contradiction quant à cette limite. L'auteur montre à certaines occasions que tout le monde n'est pas simplement gentil ou méchant (comme Rogue ou Narcissa Malefoy). Harry lui, ne franchit pas la limite. Il n'utilisera jamais le sortilège de mort et restera quelqu'un de bien jusqu'à la fin. Il tente une fois de lancer le sortilège de torture sur Bellatrix Lestrange mais n'y parvient pas. Pourquoi ? Parce qu'il ne le veut pas réellement. Ce n'est peut – être que mon avis, mais cette dernière venait de tuer son parrain, la volonté de J.K Rowling de montrer que malgré cette mort il reste du bon côté montre clairement un souhait (ou un besoin?) de montrer que les gentils peuvent rester gentils. De plus, l'auteur met en exergue une limite visible entre un mal perçu et un bien connu. Mon premier exemple concerne la forêt interdite. Cette dernière est présentée, dès la première année du trio, comme dangereuse et peu enviable. La plupart en ont donc peur et le trio ne s'y rend pour la première fois que pour une punition. L'entrée de cette forêt semblerait donc correspondre parfaitement à la limite entre le mal (la forêt) et le bien (le château). Mon deuxième exemple vient justifier une nouvelle fois cette tentative de mettre en avant une limite bien définie : l'allée des embrumes. L'entrée de cette rue commerçante, qui propose des articles se rapprochant de la magie noire, est placée à quelques pas du chemin de traverse et est l'incarnation de la limite entre le bien et le mal, une nouvelle fois.

Tout ça pour dire que la limite entre ce qui est dit de bien et de mal est inexistante. À l'origine, les définitions sont à revoir, quand peut – on qualifier quelque chose de mal ? Il me paraît impossible de définir une limite claire pour ces notions, ce que l'auteur tente pourtant de faire dans la saga … en vain ?