@PinterestAnaïs, @ayoqq
 


Ohayô!
 

Comment ça va la marmaille? Cela fait un moment que l'on ne s'est pas contacté toi et moi, tu fais la tête? Je sens que ça va pas. Ah, je comprends, t'as pas eu ta dose de Philosophie, c'est normal. Cela en devient une drogue, n'est-ce pas? Non je rigole, ça te réjouit de ne pas y penser, ça fait trop mal au crâne. Bah tu sais quoi? Exceptionnellement, j'en fais un deuxième. Ne me remercie pas !

Bon, commençons par le commencement, je vous fais un bref récapitulatif de la dernière fois, dans un premier temps, nous avons parlé des fameux pouvoirs d'HP et de ce qu'il en faisait. Nous en étions convaincus et JK Rowling aussi, l'homme est capable de faire la justice dans un intérêt nul, il le fait non pas par peur du châtiment, mais par bonté simple. Deuxièmement, nous avons vu que la différence entre Voldemort et Harry Potter, c'est que HP accepte l'humanité dans son entièreté pour parvenir à devenir un surhomme(tékaté Nietsche) alors que Voldy lui réprime son côté humain pour chercher l'immortalité. Résultat, il s'est fait téj, miskine.

Aujourd'hui, nous allons parler de deux notions importantes dans l'oeuvre de Joanne(ouais c'est ma pote): l'existentialisme et la définition philosophique du vrai.

C'est bon, j'ai calmé tout le monde?(rires) Commençons donc par le premier mot tout bizarre que je viens de dire: existentialisme. Késséssé? Prenons la définition toute pourrie de Google. L'existentialisme est un courant philosophique ainsi que littéraire qui considère que l'être humain forme l'essence de sa vie par ses propres actions, celles-ci n'étant pas prédéterminées par des doctrines théologiques, philosophiques ou morales. Je sens que vous êtes mieux éclairés, non? En fait, c'est plus simple expliqué comme ceci. Nous sommes différents d'un objet. Prenons un exemple, un livre, cela a été créé par un voire plusieurs personnes. Il est défini par son illustrateur par la couverture, par son auteur pour l'écriture, l'imprimeur pour la qualité de son papier ect ... Mais un Homme est existentialiste car malgré le fait qu'il ait été créé par on ne sait qui, c'est lui qui se définit lui-même et personne d'autre. La scène de la Répartition à Poudlard en est très significative: D'habitude, c'est le Choixpeau qui décide de la répartition dans les maisons, mais cette fois-ci, HP a eu le droit de donner son avis. Il a choisi Gryffondor plutôt que Serpentard comme Tom Jedusor. Cette action l'a préservé de faire un bis-repetita de l'aventure du petit Jedusor. Cette notion d'existentialisme est propre à Sartre d'ailleurs.

L'homme qui nie son infinie liberté, préférant se trouver des excuses par paresse ou par lâcheté, Sartre l'appellera le "salaud", en faisant de cette insulte un concept philosophique. Le salaud, en toute mauvaise foi, va imputer à sa nature ou à la situation les actions qu'il a engagées. Pettigrow utilise ces deux mensonges. Pour la trahison des Potter, il blâme d'abord sa nature. Il est ce qu'il est: lâche. Comment le blâmer de ce qu'il est non par choix mais par nature? Ensuite, il blâme la situation: Voldemort était trop puissant. Comment le blâmer de ce qu'il a fait non par choix mais par contrainte? La situation n'était pourtant pas déterminante: la puissance de Voldemort n'impliquait pas nécessairement la trahison. Pettigrow aurait pu se sacrifier pour sauver ses amis. Par ailleurs, il aurait pu se révéler courageux. Le courage ne serait pas une vertu s'il était une qualité innée s'exerçant spontanément. Surtout qu'il est censé être Gryffondor.

Après avoir bien craché sur le dos de Pettigrow, prenons part aux principes de Berkeley. Pour cela, je suis obligé de reprendre un épisode douloureux pour tout le monde. La mort d'Harry Potter, enfin la fausse. Après de nouveau subi le sortilège d'Avada Kedavra, Harry se réveille aux côtés de Dumbledore, dans ce qui semble être la gare de King's Cross. "Est-ce que tout cela est réel? Ou bien est-ce dans ma tête que cela se passe?", demande-t-il. - "Bien sûr que ça se passe dans ta tête, Harry, mais pourquoi donc faudrait-il en conclure que ce n'est pas réel?", lui répond son mentor. Cette scène conduit le jeune Harry sur les traces du philosophe irlandais Berkeley. A ses côtés, le lecteur s'interroge: Qu'est-ce que le réel? A quelle condition peut-on tenir sur lui une proposition qui soit vraie?

Traditionnellement, la philosophie distingue deux critères du vrai: la non-contradiction et l'adéquation de la chose et de l'intellect. Pour vérifier la vérité d'une proposition, il convient de "sortir de soi" et d'opérer une comparaison entre ma phrase et le réel qu'elle vise. Si je dis, devant les armoiries de Gryffondor: "ce drapeau est rouge", ce qui est en effet rouge, ma proposition est vraie. Cette thèse, réaliste, est défendue par Aristote dans l'ouvrage De l'interprétation.

Mais cette "sortie de soi" pour aller à la rencontre de la chose même est-elle vraiment possible? L'objet que j'essaie de saisir, objectivement, en lui-même, n'est-il pas, dès que j'essaie de le saisir, un réel interprété? Telle est la thèse de Berkley pour lequel il est impossible de nous arracher à nos perceptions afin d'accéder au réel au soi. Il ajoute que le réel en soi n'existe pas et que la matière, conçue comme cette dimension du réel extérieur à l'esprit, n'est qu'illusion.

Ainsi, lorsque Harry se réveille auprès de Dumbledore, dans un lieu immatériel, ce qu'il perçoit est directement le produit de son esprit. On pourrait penser alors naïvement, comme Harry, que ce lieu n'existe pas. Mais si l'on suit Berkeley, pourquoi serait-il moins réel que le prétendu réel auquel, au fond, nous n'accédons pas davantage sinon, toujours, à la faveur d'une interprétation?

Le réel n'est pas vraiment réel et l'irréel est peut-être plus réel que le réel (rires). Un Doliprane?

Mais à ce compte-là, les nargoles existent-ils? La question du critère de la vérité se trouve posée par le personnage de Luna Lovegood et, en particulier, par le cas litigieux de l'existence des Nargoles. Luna, surnommée "Loufoqua", est une jeune fille singulière, notamment parce qu'elle promène sans chaussures et lit son journal à l'envers. Surtout, elle évoque des espèces, comme les Nagoles, dont elle est la seule à affirmer l'existence. L'ouvrage de référence (dans le monde de HP) de Newt Scamander, Les Animaux Fantastiques, ne les mentionne même pas! Résultat: personne dans la sage, ne croit en leur existence. Ce qui est intéressant, c'est de voir au sein d'une oeuvre d'imagination (la saga HP) la production même d'un imaginaire(Nargoles). Or, pour quelle raison croire qu'existent des Demiguises alors même qu'ils sont invisibles pour tous les magiciens, et ne pas croire que les Nargoles existent, sous prétexte que personne n'en a jamais vu? Luna nous conduit à nous interroger: à quelles conditions peut-on assurer qu'une proposition est vraie?

Comment déceler le vrai du faux? Moi par exemple, j'ai décidé de croire que tout est une part de Vérité et que les rêves sont une matérialisation de notre psyché et de notre esprit. Jung en parle très bien par ailleurs. Bref, j'espère ne pas vous avoir encore assommé. Si c'est le cas, veuillez me l'indiquer et c'est pareil, si vous voulez que la série de HP à l'école des philosophes continue.

Merci de m'avoir lu!

Peace !



Source principale: Philosophie Magazine ~ Hors-Série "Harry Potter à l'Ecole des Philosophes" ~Novembre - Décembre 2016

 

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