Si vous suivez l’histoire des bisons volants, le bison noir Zendo vous aura sans doute marqué. En effet, Appa et sa tribu font tous partie des bisons volants blancs, même si certains comme Pêcheresse s’adonnent à des teintures (mais ça fait plus d’effet à Clarissa qu’aux bisons noirs). Hélas, Zendo est le dernier bison connu de cette race. C’est la conséquence d’une sombre histoire remontant à des centaines d’années…

Perdue dans l’océan Pacifique, l’archipel Kalingo était composé de cinq îles à la faune variée. On y trouvait des loutres-saumons, des Boursoufflos, des Gnocchis à poiler Lustucru mais surtout : des bisons volants noirs. Ils se trouvaient sur la petite île de Torrana dans le sud de l’archipel et étaient donc surnommés les bisons torrans. Ils avaient la réputation de ne pas se laisser faire et pouvaient être très vite agressifs avec les personnes qu’ils ne connaissaient pas. De ce fait, cette île était interdite à l’homme, que ce soit pour y habiter ou pour la visiter. Ceux qui ne respectaient pas cette interdiction le regrettaient souvent amèrement, subissant de puissants coups de queue (hop hop hop petit vicieux, ce n’est pas ce que tu crois). La confiance des bisons torrans était très dure voir impossible à obtenir. Seules les loutres-saumons pouvaient cohabiter avec ces mastodontes. Tout comme leurs cousins bisons blancs, ils se présentent telle une petite tribu avec un chef incontesté. Ils ont un grand sens de l’honneur et de la justice.

L’homme est ainsi fait que l’impossible et l’interdit l’attirent. Ces bisons imposants étaient d’une extrême rareté, les dompter relèverait du miracle. De nombreux rêveurs se voyaient voler sur ces bisons volants mais ils n'étaient pas les seuls à convoiter ces beaux bestiaux. Les braconniers et marchands d’esclaves voyaient la tonne d’or qu’ils pourraient en tirer. Ils furent toujours repoussés et n’eurent jamais l’occasion de les approcher. Un génie scientifique inventa une poudre capable de laver le cerveau de bisons volants. Elle fut testée sur une centaine d’humains, dont la plupart moururent tant l’effet était puissant, bien trop pour l’homme. Avec cela, ils pourraient se débarrasser du caractère rebelle de ces bisons, encore fallut-il pouvoir les approcher. Malgré la puissance de certains sorciers, ils enchaînaient échecs sur échecs.

Un jour, un homme du nom de Gala échoua sur Torrana. Etant encore inconscient, il fut épargné provisoirement par les bisons. Leur honneur les empêchait de frapper un homme à terre. Il reprit connaissance quelques heures plus tard.

Gala : Où suis-je ? Qui êtes-vous ?

L’homme se retrouva face à face avec les jeunes de la tribu. Aucune mauvaise intention ne se dégageait de lui, juste une curiosité débordante. Les petits bisonneaux s’en amusaient et ils commencèrent à sympathiser. Les anciens de l’île ne voyaient pas ça d’un bon œil, se rapprocher d’un homme ne pourrait jamais rien leur apporter de bon. Voilà des décennies voire des siècles qu’ils tentaient de les capturer, pourquoi un homme deviendrait-il d’un coup une bonne fréquentation ? Mais les jours passèrent et ils n’eurent pas le cœur de séparer leurs bisonneaux de ce nouvel ami atypique. Gala fut le premier homme à vivre parmi les bisons. Il s’amusait beaucoup avec les différentes espèces de créatures présentes sur l’île, inexistantes en dehors de ce microcosme.

Six mois passèrent et même le chef de la tribu, Akushiro, semblait intégrer l’homme. Il était désormais autorisé à participer aux différents rites de la tribu. La chasse matinale, les danses bisonnales en l’honneur des morts ou encore les matchs de bisonballs. Mais surtout, un énorme banquet se déroulait une fois par an. La tribu avait pêché par centaines des poissons-paladins, leur met préféré. C’était le grand moment de l’année pour les bisons, l’occasion de se détendre et de célébrer la vie. De caractère habituellement sérieux, ils s’autorisaient ici quelques sorties de routes avec quelques verres d’une liqueur alcoolisée. Le banquet commença et tout le monde s’amusait. Soudain, plusieurs jeunes bisonneaux agirent bizarrement. Ils se tortillaient et souffraient.

Akushiro : Qu’est-ce qu’il se passe ici ? Vite, donnez-leur des herbes médicinales !

Mais les bisonneaux devinrent agressifs même envers leurs confrères, ils se débattaient avant de finalement tomber. À mesure que le temps passait, de plus en plus de bisons adoptaient ce comportaient. Jamais un tel évènement ne s’était produit auparavant.

Gala : Et bien, c’est tout ? Les bisons noirs ne sont pas plus résistants que ça ? Je suis un peu déçu, 6 mois m’ont suffi à vous duper. Ces hommes n’étaient en fait que des incapables, ce n’était pas vous qui étiez surpuissants. Tiens, on dirait que ce jeune bison n’a pas supporter la dose de drogue que j’ai ajouté à la nourriture, il en est mort ahaha.

Gala shoota dans le cadavre du bisonneau qui n’avait alors que deux ans. Il dévoila un nouveau visage. La folie et la malveillance se lisaient dans ses yeux.

Akushiro : Enfoiré, je savais qu’il ne fallait pas faire confiance aux humains. Malgré ça, on t’a accepté parmi nous et c’est comme ça que tu nous remercies. Ne pense pas m’avoir avec ta stupide poudre, ça n’aura aucun effet sur moi et les plus grands guerriers de la tribus. Tu vas regretter tes actes.

Gala : J’ai peur, je vais mourir. Enfin c’est ce que j’aurais dit si la situation était celle que tu penses. Evidemment que vous ne succomberez pas à la dose de drogue que j’ai ajouté à la nourriture, mais ce sera largement suffisant pour ralentir assez vos mouvements. J’ai fini mon boulot, je laisse mes employeurs faire le leur.

Une nuée de sorciers surgit des quatre coins de l’île et se rua vers les bisons. Habituellement si habiles et puissants, les bisons torrans étaient à ce moment patauds et se déplaçaient difficilement. Les sorciers les immobilisèrent un par un alors que les grands guerriers bisons se battaient corps et âmes pour abattre ces hommes. Encore 5 bisons debout, 4, 3, 2, …

Gala : Tu fais une drôle de tête Akushiro, c’est pas comme ça les banquets d’habitude ? Aha, t’as bien été naïf mon vieux. Enfin, c’était sympa ces 6 derniers mois je dois l’avouer. Mais ça ne me manquera pas, il faut savoir se débarrasser de ses vieux jouets. Tu remercieras quand même les survivants de ma part, une prime pareille va me permettre de passer une belle vie. A la revoyure !

Akushiro et ses amis ont ouvert leur cœur une fois à l’homme, mais c’était une fois de trop semble-t-il. La plupart des bisons ne survécurent pas à la dose de Torranos qu’on leur donna. Seuls les plus forts tenaient encore debout. Exploités, vendus, tués, ces bisons noirs passèrent de créatures surpuissantes à vieille légende. Suite à la disparition des bisons, l’histoire fut étouffée. Gala raconta les rituels et la prestance de la tribu aux foyers du monde entier.

Enfant : Dis Gala, ils ont vraiment existé ces bisons ?

Gala : Ce serait beau aha, mais non. Ça se saurait s’ils existaient tu ne penses pas ? Ce sont des créatures mythologiques rien de plus. C’est dommage, je suis sûr qu’ils cohabiteraient parfaitement avec l’homme. Allez vas dormir mon petit, il faut être en forme demain.

Gala se retourna et repartit chez lui, un sourire malfaisant en coin et le compte en banque bien rempli. L’histoire se passa de génération en génération, mais ne soyez pas dupes. L’Archipel Kalingo a bien assisté à une des heures les plus sombres de l’histoire. Les bisons noirs ne sont plus, enfin c’est ce qu’on pensait du moins…

Bryshere: YIP YIP ZENDO !