Comme Noël approche, je me suis dit que vous raconter un petit conte de circonstance serait bien. Alors prenez un bon chocolat chaud et ouvrez bien vos oreilles : je vais vous conter l’histoire de Max le sapin.

 

Max était un sapin très grand, très beau, et majestueux. Il était très apprécié de ses amis les habitants des bois et ils passaient de très bons moments ensembles (oui, dans les contes les animaux et les végétaux vivent comme des humains, et alors ?). Mais un jour, tout ça semblait plutôt compromis. Deux bûcherons passaient dans la forêt, à la recherche du plus beau sapin possible pour orner le grand hall du château du marquis du coin. Tous les ans, c’était la même chose, et tous les ans, tous les beaux sapins de la forêt tremblaient de toutes leurs aiguilles car ils ne voulaient surtout pas être coupés. Et cette année, nos deux bûcherons choisirent Max. Comme la nuit allaient tomber, ils n’auraient pas le temps de l’abattre le jour même, et ils décidèrent donc de revenir le lendemain.

 

Pendant la nuit entière, tous les amis de Max, les sapins, les blaireaux, les ours et tous ses amis les plus fidèles et ceux sur lesquels on peut le plus compter, vinrent auprès de lui, pleins d’inquiétude : il fallait trouver une solution pour qu’ils ne perdent pas leur grand ami. Cependant, ils eurent beau réfléchir et chercher, ils ne trouvèrent pas. Max, qui était une vieille branche remplie de sagesse, rassura les habitants des bois : si il devait les quitter, c’est qu’il devait en être ainsi, et ils n’avaient pas à s’en faire, il fallait simplement qu’ils acceptent les choses comme elles viennent, et accepter le tout avec philosophie. Plus ou moins convaincus par ses paroles, ils assistèrent impuissants à la venue des bûcherons le matin suivant.

 

Les deux hommes vinrent et coupèrent le tronc du majestueux sapin, et l’emmenèrent avec eux. Plus personne ne revit Max pendant bien longtemps, et on le pleura quelques temps, pensant qu’il était perdu, mort. Cependant, un fois passées les fêtes de Noël, le sapin fut déposé à l’orée du bois, le châtelain n’en ayant plus besoin. Ses amis le retrouvèrent et avec beaucoup d’émotions, tentaient de le réconforter du sort qu’il avait subi. Cependant, à leur grande surprise, s’il n’avait plus rien de son lustre d’avant, qu’il commençait à perdre ses aiguilles, il était plus heureux qu’il ne l’avait jamais été : il avait vécu une expérience extraordinaire : on l’avait placé au milieu d’une grande pièce, complimenté son élégance, et il avait au centre des festivités. Les autres ne comprenaient pas, ils n’avaient jamais vu ce qu’il se passait à l’intérieur du château, mais Max, lui, l’avait vu, et il en était réjoui, même si ses amis de la forêt ne comprenaient pas une seule seconde ce qui pouvait le mettre dans une telle joie. Et Max, plus philosophe que jamais, de conclure que finalement, il ne sert à rien d’essayer de convaincre les autres, si eux-mêmes ne vivent pas une telle expérience. Il les convainquit donc de vaincre leur peur et de sortir de leur forêt pour s’approcher du château. Ils finirent par le faire, et quelle ne fut pas leur surprise de remarquer que cet horizon qu’ils imaginaient horrible était en vrai merveilleux : la morale de cette histoire, est qu’il ne faut pas avoir peur d’aller vers l’inconnu ni tirer de conclusion hâtives, car parfois, ce qu’on imagine être terrible peut nous apporter plus qu’on ne le croit.

 

Voilà, ce conte est terminé, j’espère que vous l’avez apprécié, et sinon, bah c’est pareil. Alors méditez et passez un joyeux Noël !

 

Article rédigé par Armand & illustré par Jason.