Entrer dans un journal de maison est un choix. Peu importe le journal et la maison concernée. Que l’on soit demandé voire attendu par certains ou que l’on veuille juste tenter l’expérience. Entrer dans un tel groupe dans le but de produire un écrit ou une illustration est et reste un choix.

Si vous vous demandez à la lecture de ce début d’article pour quelles raisons une personne peut en arriver à faire ce choix, je vous laisse lire l’article suivant des crocs datant d’il y a un peu plus d’un an auquel cet article fait suite. À présent, maintenant que nous avons potentiellement répondu à la question du pourquoi, intéressons-nous à la suite.

Mettons-nous à la place du nouveau chroniqueur fraichement arrivé dans l’équipe. Déterminé, débordant d’idées voire même force de proposition, il veut s’investir et donner de sa personne pour le journal. C’est peut-être son premier grade, comme ce fut mon cas, ou un grade supplémentaire sur son profil, mais sa motivation reste la même. Il découvre les dessous du journal, s’habitue à l’ambiance et à la mise en place des éditions et s’épanouit dans l’écriture de ses articles ou la préparation de ses illustrations. Les débuts sont motivants, enthousiasmants voire même passionnants pour certains. Le chroniqueur sait pourquoi il est dans l’équipe, apprécie son statut et son activité et se perfectionne d’éditions en éditions.

Puis vient la mi-temps.

Si certains arrivent à garder une motivation constante et trouver l’inspiration coûte que coûte, d’autres finissent par se lasser, être découragé par le potentiel manque de commentaire ou encore faire face à des réactions qu’ils n’avaient pas prévu sur certains de leurs articles. Quelles qu’en soient les causes, la question peut se poser. Dois-je me convaincre qu’il faut que je reste dans l’équipe ? Dois-je continuer d’écrire des articles si l’envie n’y est plus ? Dois-je écrire pour écrire et ne pas y prendre de plaisir ? En somme, dois-je me forcer ?

La question initiale était « Pourquoi devient-on chroniqueur ? », mais elle se transformer en « Comment reste-t-on chroniqueur ? ». Lors de mon arrivée aux Crocs, j’aurai été tenté de répondre que l'on reste grâce à l’équipe, grâce à son ambiance et en étant stimulé voire soutenu par ses collègues. Et je pense que c’est une bon élément de réponse. Mais seulement dans un premier temps. Comme je l’ai dit au début, entrer dans l’équipe est un choix. Et c’est un choix que nous faisons parce que nous sommes poussés par l’envie de créer, parce que nous avons cette étincelle, cette part de nous-mêmes, que nous avons envie de transmettre aux autres. Mais quand cette étincelle s’amenuise et ne devient plus que l’ombre d’elle-même, la possibilité de faire une pause, voire même un arrêt dans cette expérience ne doit pas effrayer. Elle n’est évidemment pas plaisante, pour soi-même comme pour l’équipe, mais elle peut devenir nécessaire.

Seulement, cette simple pause ou cet arrêt signifient-ils vraiment que l’on change totalement de statut ? Sommes-nous chroniqueur si seulement si nous avons le grade correspondant, ou cette notion ne va-t-elle pas au-delà ?

Être chroniqueur, c’est écrire régulièrement ou illustrer régulièrement pour un journal. Mais les articles parus dans les journaux et écrits par des membres non-chroniqueurs, ou non catégorisés comme tels, ne sont pas rares. Est-ce que l’on doit donc considérer uniquement la nécessité du grade à la fréquence d’écriture ? Si tel est le cas, quitter une équipe, que ce soit pour une pause ou de manière plus définitive n’est pas forcément synonyme de changement de statut. Le grade n’y est plus, mais le pédouzien reste le même. Et un tel retrait de l’équipe peut naturellement permettre de prendre du recul, du temps pour soi afin de se changer les idées pour potentiellement revenir de plus belle.

Ayant moi-même été chroniqueur une première fois dans ce journal, puis CeC, j’ai vu des personnes partir puis revenir, et d’autres simplement quitter l’équipe. Elles en avaient très certainement besoin. J’ai d’ailleurs moi-même quitté l’équipe, même si les raisons différaient du cas que j’expose dans cet article. Seulement, un retour dans l’équipe m’a tout de même permis d’avoir ce regard nouveau et de remarquer que non, quitter une équipe n’est pas forcément synonyme de quitter le journal et quitter son statut.

À la question « Comment reste-t-on chroniqueur ? », je répondrai donc qu’il s’agit d’avoir l’envie de partager, de créer, d’innover et de se dévoiler. Mais si un jour il vous arrive d’avoir une baisse de motivation ou d'envie, ne soyez pas effrayé ou perturbé par la perspective de faire une pause. Vous resterez vous-même, pédouzien et chroniqueur dans l’esprit, gradé ou non. Néanmoins, l’équipe reste un bon soutien en cas de besoin.