Dimanche 20 janvier 2013

Editorial


Ceci sera mon dernier éditorial.

Très chers lecteurs, j'ai cet été reçu la mission de redresser notre journal de maison, et c'est vers cet objectif qu'ont convergé mes idées et ma motivation tout au long de ces derniers mois. J'ai recruté de nouvelles têtes, j'ai réorganisé le journal, j'ai motivé les troupes. Nous avons ainsi pu vous offrir cinq numéros, sans interruption ; de cela, je suis fier.

Mais aujourd'hui, je ne puis plus porter cette responsabilité sur mes épaules, et c'est pourquoi je ne serai plus que simple chroniqueur. Car l'enthousiasme suscité par la renaissance de l'Echo, peu à peu, s'est émoussé, autant chez les lecteurs qu'au sein de l'équipe de rédaction. Il y a eu des démissions (deux ce mois-ci) et seulement deux nouveaux postulants au cours de ces cinq derniers mois - dont Enerus ce mois-ci, que je félicite une fois encore. D'aucuns reprochèrent le manque de réactions du lectorat, et que les rares s'adressaient exclusivement à Coconut et moi.

Vous remarquerez que, pour ce numéro, seuls Coconut et moi - et Enerus, par l'article dans sa candidature - avons contribué. Aucun autre chroniqueur, malgré bien des promesses, ne nous a soutenu. Je suis déçu de publier ce numéro réduit, alors que je tentais de donner le mois dernier un nouvel essor au journal, via une organisation plus ambitieuse encore. Les lecteurs, les rédacteurs, et enfin ma propre motivation, m'ont abandonné.

Adrian Mander

Ex-Rédac'chef.

C'est l'heure du crieur

Salut mes Z'héros ! Un nouvel article tout frais, bien complet, voilà ce qu'il vous faut pour être « in » en salle commune, pour tout savoir sur tout ce qu'il s'y passe. Entre les nouvelles du mois postées chaque premier du mois et cet article ciblé sur le « Projet M », vous n'aurez plus aucune excuse pour être à la ramasse.

Parlons donc de la médiévalisation de la salle commune, qui a débuté ce mois-ci ! Si si, ça se dit, faîtes un peu confiance à votre nouvelle Reine. Bien sûr, ce projet a été fait avant tout pour rebooster mon ego, mais il pourrait bien être en plus bénéfique à l'activité de la salle commune. D'une baguette deux sortilèges, notre Adrian est décidément bien talentueux !

Ce projet a d'abord été lancé par le Sacre de la Reine, animé par celui cité un peu plus haut sur la #réserve (souhaitons-lui bonne chance pour son poste d'Elfe, c'est notre seul espoir d'obtenir des boissons gratuites) avec de petits jeux sympathiques. Si vous n'y étiez pas hé bien... Vous n'y étiez pas. Dommage, vous n'aurez pas ma bénédiction, et Merlin sait ce qu'elle vaut.

Et cette animation sur le long terme commence fort avec le Faubourg des Avatars où vous pourrez trouver de quoi vous relooker en suivant la mode. N'oubliez pas d'y faire un tour, on a jamais vu d'Hermione ou de beau mec imberbe en période Moyenâgeuse. 

Le Moine Gras vous attend aussi au tournant, avec le jeu-concours qui consiste à recouvrer ses mémoires. Il compte sur vous ! Après tout, ce projet était là pour lui faire plaisir à la base... Ah ce Moine, on le chouchoute un peu trop !

C'est terminé pour cette fois, profitez bien de tout ça et n'hésitez pas à proposer de nouvelles idées, c'est votre salle commune.

Par Coconut Dynamite

Les ordres médiévaux


DE L'ORDONNANCE DE LA MAISON DE LA REINE,

telle que la déclama le prince et grand chansonnier Adrian.


Il y eut la reine, la première des Gloires ;

Elle prit pour enfants princes et princesses.

Tous trois eurent tâche d'embellir la maison

Où grandit l'hermine, l'étoile souterraine.

Lors vinrent les rampants, corps gelés et ingrats,

Monstres méphitiques tant que cacophoniques ;

Auxquels s'opposa la symphonie des lames

Des chevaliers, dont les serpents craignent la lance.

Ils firent du venin sur les portes dorées,

Bile emplie de ruse, mauvaise par essence ;

Les flèches répondirent, tonnerre des archers

Qui demeurent pour nous dans le ciel et les vents.

Loin la voix des crieurs rapporta ces exploits,

D'une oreille à l'autre par la voie des échos ;

Et nul n'ignore plus la Gloire de la reine

Dont chacun des sujets a serti la couronne.

Le foyer victorieux est aussi chaleureux,

C'est l'oeuvre patiente de tous les troubadours.

Les regards s'émeuvent des trésors des orfèvres ;

Le palais est empli des chants et lais des bardes.

Commentaire : Ici sont présentés les différents ordres auxquels pourront appartenir les membres, dans le cadre de l'animation Poufsouffle Médiévale. La reine et ses princes équivalent à la directrice de maison et ses préfets ; les archers sont les joueurs de quidditch ; les crieurs sont les chroniqueurs ; les troubadours sont les artistes, séparés en orfèvres (graphistes) et bardes (écrivains) ; quant aux chevaliers, il s'agit d'un ordre honorifique, présentant plusieurs avantages pour ses membres.


Par Adrian Mander

Illustré par les Bl'héros du mois de Coconut Dynamite

L'animalerie d'Enerus : le mandrill

Qui dit nouveau Den Den dit nouvelles rubriques, en voici une, avec l'animalerie d'Enerus. Nous apprendrons ici à mieux connaître nos amies les bêtes, au-delà des tristes définitions données par Wikipédia et autres. 

Nous nous intéresserons pour cette première au curieux Mandrill, avec tout d'abord une courte définition et une photo pour vous mettre les idées en place:

Le mandrill (Mandrillus sphinx) est un primate de la famille des cercopithécidés, apparenté au babouin et très proche du drill. Courte définition

Soit, la partie intéressante arrive enfin, nous allons pouvoir connaître tous les secrets de cette espèce. Comment me direz-vous? C'est très simple, on va interviewer la plus grande star des mandrills, j'ai nommé Rafiki ! Connu dans le monde entier, il est doté d'une grande sagesse et pourra certainement nous en dire long sur son espèce. Je suis donc parti vaillamment le rencontrer. 

Entretien avec Rafiki:

Enerus: Bien le bonjour Rafiki, enchanté de faire votre connaissance !

Rafiki: Awim Bawé, awim bawé awim bawé.

E: J'avais oublié que c'était un chieur . Bon vu que j'ai introduit le sujet, pouvez-vous répondre à la question que l'on se pose tous, pourquoi avez-vous un cul bleu ?

R: Eh bien cela remonte, jadis nous n'avions pas le cul bleu. Mais mon ancêtre Magmachierond a un jour décidé d'aller chier lors d'un hiver très rude. Il resta bloqué pendant 8 longues semaines, avant que ses compagnons ne viennent le sortir de ce mauvais pas. Il fallut l'arracher de son trône, pendant ce laps de temps son cul a changé de couleur, bleuté par le froid. Et la partie rouge... non je ne ferais pas plus de commentaires.

E: Voilà qui éclaircit tout. Dites-moi maintenant, le mandrill est-il un être solitaire? On vous voit seul parmi des... lions lors de vos plus célèbres faits et gestes. En est-il ainsi de tout le monde? Et avez-vous combler vos plaisirs avec Moufassa ou Simba?

R: Vos questions sont vulgaires et inintéressantes mon cher... Non les mandrills ne sont pas solitaires, je me suis juste fait rejeter de mon clan à l'âge de 5 ans surpris en train de flirter avec un sympathique bonobo, ce fut un épisode douloureux de ma vie (psychologiquement e physiquement). J'ai donc du rejoindre la terre des lions et faire preuve d'abstinence, du moins jusqu'à l'arrivée du bel étalon Pumba.

E: Je vois ! Grâce à mes questions nous savons à présent tout des mandrills, merci beaucoup Rafiki, un conseil pour la route?

R: Vois au-delà de ce que tu vois...

E: Je vois la sortie du Den Den 11 ! 

A bientôt pour une prochaine "Animalerie d'Enerus"

Par Enerus l'érudit

L'invité mystère du mois


Hi ! Moi c'est Stalone le Bacon, le morceau de bacon le plus croustillant, le plus exquis que vous n'ayez jamais goûté. Ni trop chaud ni refroidi, épicé juste ce qu'il faut... Je suis sûr que pas un de vous ne saurait refuser de me croquer. Mais c'est du dur ce bacon, c'est du muscle, pas du jambon de parme ! Alors si vous voulez en bons gourmands m'avaler tout rond il va falloir tenir vos résolutions... Et je sais exactement qui devrait faire lesquelles, grâce à mon don de légilimancie et mon observation sans faille de ces derniers jours !

Notre cher rédacteur en chef, Adrian, qui a accepté que je publie cet article dans son journal (après que j'ai gagné haut la main au bras de fer), devrait sans doute s'occuper un peu plus de l'amour de sa vie ; Princesse Adrianne, qui se sent quelque peu délaissée. Je me serais bien occupée d'elle, mais... j'ai un minimum d'honneur (et elle de bons réflexes...). 

Les aisselles de Mumf Carter doivent sentir le bacon à force d'avoir toujours les mêmes vêtements. Peut-être devrait-il prendre comme bonne résolution de changer de temps en temps... ?

Kokye, elle, devrait arrêter les cookies, ça fait grossir et donne de grosses cuisses ! Je lui conseille de se mettre au bacon, c'est plus sain. 

Par Coconut Dynamite

Les Chevaliers de Mélée - Episode III : Le Conseil du Prince Noir


Un visage fatigué surgit des ombres, lorsqu’une petite flamme jaune jaillit à l’extrémité de l’allumette, qui s’engouffra à l’intérieur d’une pipe pour en brûler le tabac. Les yeux de Norünwel, phares pensifs dans la fumée grise, fixaient inlassablement un parchemin manuscrit, posé sur sa massive table de chêne. Cette lettre, c’était en vérité une missive venue d’Heilagr, et elle portait le sceau de Thurn und Taxis, désormais surmonté d’une couronne princière.

 

Deux semaines auparavant, suite à l’embuscade forestière dans laquelle Xeros Barda avait péri, la reine Koneult, affligée par le chagrin, avait dû se résoudre à désigner un successeur à feu son fils ; son choix s’était alors porté sur le seigneur le plus puissant – et le plus rude – de la Mélée, celui-là même dont le domaine avait été le théâtre de la tragédie. Ainsi prit-elle Adriaen pour fils, devant bon nombre de nobles et l’esprit conjuré de son père Ulrich. Le maître du rocher de fer, déjà influent à l’Est du royaume, avait ainsi étendu sa poigne, et était officiellement devenu l’un des prétendants au trône du pays des collines. Toutefois, cet honneur suscitait la controverse chez bon nombre de seigneurs, et Norünwel, résident du Châteaubleu et maître des rivages occidentaux, était de ceux-là.

 

Tandis qu’il fumait, anxieux, et relisait d’un regard lointain le courrier princier, son neveu Gil fit irruption dans le bureau. C’était un bel homme, dont la jeunesse ne lui permettait pas encore la connaissance précise qu’avait son oncle sur certaines grandes personnes du royaume. C’est pourquoi il se référait toujours à la parole de son aîné, qui se déplaçait de moins en moins hors de son domaine, encore moins pour défendre son avis lors d’un conseil extraordinaire – comme cela lui était demandé par le nouveau prince de Mélée. Tous les seigneurs, en personne ou par voix d’émissaire, avaient été conviés, et il se chuchotait que l’assemblée serait grave, mais que pourraient l’être plus encore ce qui en ressortira.

 

Gil devait quitter Châteaubleu dans l’heure suivante ; avant cela, il avait sollicité une dernière fois les mots de Norünwel. Il demanda :

 

« Je sais vos convictions, et les partage ; mais il demeure un trouble en moi, sur le prince et seigneur guerrier de Thurn und Taxis. Vous, mon oncle, qu’en pensez-vous ? »

 

« Peu de certitudes, mon garçon ; car c’est la rumeur qui nourrit mes inquiétudes. Je n’ose y prêter trop de crédit tant elle me terrifie, mais je la sais malheureusement crédible. Toi qui vas prochainement rencontrer Adriaen le noir, j’espère que tu me reviendras porteur de réconfort, et que tu infirmeras la confidence qui suit.

« Beaucoup de brume subsiste quant aux circonstances exactes de la mort de Xeros le doré. Ce qui s’est officiellement produit, c’est de la bouche d’Adriaen que nous le savons, et il le tiendrait lui-même du témoignage d’un survivant de l’assaut de ces barbares forestiers. Peu de preuves, et l’étrangeté de la victoire de sauvages appauvris face à une dizaine de chevaliers. Rien n’est certain, comme je te l’ai dit, et c’est dans tel contexte que les murmures font frémir, même les plus sceptiques d’entre nous.

« L’intronisation d’Adriaen soulève également l’interrogation. Il est si rare que ce dernier sorte de sa forteresse, et il m’est difficile d’imaginer Koneult la généreuse, la plus pacifique des quatre enfants d’Ulrich de Bardière, confier de son pouvoir à un esprit si belliqueux. La perte de son fils l’a affligée, d’aucuns disent que le maître de Thurn und Taxis tient les réflexions de la reine entre ses griffes, et qu’il la manipule dans son intérêt. »

 

« Une conspiration aussi malsaine peut-elle réellement se tramer à Heilagr ? »

 

« Je le crois. Adriaen est un méléen parmi les plus fiers et patriotes, et ne fera rien qui porte selon lui préjudice au royaume ; mais il a un dessein, que je pressens lourd de conséquences pour les jours à venir, et il est fort probable que tu en sauras davantage au conseil qu’il a convoqué. »

 

« Et quel serait ce dessein ? »

 

« Tu le découvriras bien assez tôt, si je suis dans le bon. J’espère cependant me tromper. »

 

Ils poursuivirent un moment leur discussion ; puis Gil passa les portes de Châteaubleu, et chevaucha vers l’Est ; et il parvint quelque deux heures plus tard la capitale.

 

La cité était vivante, et lumineuse aussi : les maisons, construites de pierre claire et de chaume chaleureuse, saluaient le soleil qui circulait dans chaque rue ; et chaque avenue chantait, car le peuple méléen marchait là, ou s’attardait devant l’une des multiples échoppes, dont émanaient des fragrances florales et des parfums alléchants. C’était, proclamait-on, le carrefour des belles gens, ces individus qui tirent plaisir de ce qui croît dans la nature – roses, laines, ou volailles –, ces aristocrates dont les deux seuls privilèges étaient de savoir et de pouvoir savourer tout ce qui était bon. L’émerveillement de Gil ne s’était pas estompé avec le temps.

 

Il remonta la grand-rue, jusqu’au palais royal. La demeure de la reine Koneult, à l’image d’Heilagr, était accueillante. Ce n’était pas là une forteresse taillée pour briser les assauts ennemis comme l’était Thurn und Taxis, mais une demeure construite pour l’hospitalité et les banquets. Gil y  entra, et bientôt rencontra Koneult Barda. Il s’étonna d’être accueilli par la reine en personne, mais c’était bien là sa charmante étrangeté. Il ne devait certainement pas en être de même chez le reste de sa fratrie.

 

« Gil,  porteur de la voix de Norünwel, soyez le bienvenu en ma demeure. »

 

Et il lui retourna ce salut, si solennel qu’il en devint presque ridicule.

 

« Je n’ai pas encore les printemps et ne suis pas suffisamment vénérable pour de telles politesses ! Vous pouvez vous contenter d’un « bonjour », car il me souhaite d’heureuses heures, et c’est là tout ce dont j’ai besoin – vous pouvez aussi ne pas me saluer du tout, comme le font mes propres enfants… »

 

Elle se tut. Le deuil pesait toujours lourdement sur elle ; aussi conclut-elle moins joyeusement :

 

« Le conseil aura lieu à la tombée de la nuit. Le seigneur et prince Adriaen a demandé qu’il se tienne dans les salles souterraines. On viendra vous chercher à votre chambre. »

 

Et ce fut elle encore qui le guida dans les couloirs lumineux du château. Le soleil était encore haut dans le ciel, Gil se permit donc un bref repos. Le lit était douillet, et il eut bien du souci pour ne pas s’y endormir – ou du moins, pas trop profondément. Cependant, il fut chanceux de s’éveiller aux heures rougeoyantes. Il estima que le conseil débuterait d’ici une heure, et put longuement se préparer. Il tâcha notamment de se remémorer des précieux conseils de son oncle, ainsi que de ses avertissements. Il se demandait aussi comment pouvait être le nouveau prince de Mélée – et ne devait probablement pas être le seul. De cet individu intrigant, on savait finalement peu de choses, et il s’était tant emprisonné entre ses propres murs que la plupart des émissaires présents ce soir le verraient certainement pour la première fois.

           

Puis, ce fut l’heure ; et la reine revint à sa porte, et elle le guida à travers les couloirs de son palais, jusqu’à des souterrains moins hospitaliers. A la lueur mourante du crépuscule se substituèrent les ténèbres, et ces salles étaient froides. Bien qu’il n’ait jamais assisté auparavant à pareille assemblée, Gil sut tout de suite que c’était là une marque du nouveau prince, et que les conseils devaient de coutume se dérouler dans un espace plus accueillant.

           

Il fut parmi les derniers à parvenir dans la salle choisie - vraisemblablement une cave réaménagée pour l’occasion. Le conciliabule put alors débuter, malgré l’absence d’Adriaen. Devaient y être abordés plusieurs sujets d’ordre administratif, sur l’ordonnance de la Mélée. C’était la pratique, lorsque les princes se réunissaient dans la demeure royale ; et le seigneur de Thurn-und-Taxis avait apparemment choisi de s’y soustraire. Cela ne manqua pas de susciter les murmures parmi les nobles et leurs émissaires, qui y voyaient là un irrespect total.

 

Mais lorsqu’il entra enfin, tous se turent. Adriaen Barda, seigneur guerrier du rocher de fer, et prince de la Mélée, pesait de toute sa stature et de son regard sombre sur chacun des membres de l’assemblée. C’était, en vérité, une entrée qu’il avait mûrement méditée : il désirait non seulement s’épargner l’ennui de sujets inintéressants pour lesquels, toutes ces années, il ne s’était jamais déplacé en personne, mais il voulait également qu’on le remarque. Gil se souvint alors des mises en garde de son oncle.

 

« Ce n’est point pour discutailler de finances ou de moissons que je vous ai ici convoqués, messieurs et mesdames et voix de la Mélée. Ce qui m’importe - et il doit en être de même pour tous - c’est l’assassinat du prince d’or. Notre souverain, et pour certains notre ami.

« Cette mort fut autant tragique qu’impromptue. Ce que nous savons, c’est qu’elle est le méfait direct des barbares forestiers, qui pillent et sévissent dans le Nord-Est - mes terres, notamment, dont je les chasse fréquemment. J’en sais donc à leur sujet, suffisamment pour trouver cet attentat étrange. Comment une horde de sauvages en haillons aurait-elle pu venir à bout d’une compagnie officielle ? Comment leurs pics de mendiants auraient-ils pu percer l’armure du prince d’or ?

« Un terrible soupçon est né dans mon esprit, lorsque je vis mon prince mort à mes pieds ; et ce que je découvris en venant à Heilagr a achevé de me convaincre de la gravité de cette affaire. »

 

A ces mots, il sortit du revers de sa cape un papier, qu’il lança au milieu de la table ronde. C’était une lettre, dont le sceau rouge avait été brisé. L’appel de Thurn-und-Taxis, qu’Adriaen n’avait en réalité jamais envoyé.

 

« Cette lettre, scellée par mon sceau à mon insu, a attiré le prince dans le coupe-gorge de la forêt. Vous tous savez qu’il est impossible de contrefaire parfaitement un sceau officiel, et jamais un faux ne serait passé outre la vigilance de Xeros. Cela signifie que... »

 

« ... la traîtrise est dans nos rangs » acheva l’un des seigneurs ; et Gil en fut saisi par la terreur, comme tous. Des regards s’échangèrent, et les rumeurs sur le seigneur de Thurn-und-Taxis s’imposèrent de nouveau dans les chuchotements. Ce dernier frappa durement du poing sur la table.

 

« Fous que vous êtes ! Il n’est aucun d’entre vous qui soit plus affligé que moi de savoir que la conspiration provient de ma propre forteresse. Toutefois, je persiste à croire que les fils de cette machination ne sont pas tirés par un méléen ; et je me demande quels mots ou quelles richesses auront corrompu la loyauté qui à nous tous est si précieuse.

« Voici ce que je crois : un ennemi, dans l’ombre, nous inocule peu à peu le poison de la discorde. Il a tué l’un de nos princes dans un piège odieux, pour lequel il a acheté l’un de mes servants, et procuré de nouvelles armes aux barbares forestiers. C’est un ennemi qui avance avec ruse pour fragiliser la Mélée de l’intérieur, par le meurtre et les doutes ; et, lorsque l’anarchie sera, il se dévoilera enfin, et nous portera l’estocade fatale.

« Il est rusé, et c’est ainsi que je le nomme : Wyld, roi de Cérastes. »

 

La cohue redoubla, ne se dissimulant plus en murmures d’une oreille à une autre. D’aucuns approuvèrent les pensées d’Adriaen, tandis que d’autres l’insultèrent publiquement de conspirateur. Gil, encore inexpérimenté de ces assemblées, ne sut quoi en penser immédiatement ; toutefois il présageait que le spectre que Norünwel craignait tant allait surgir. Lui-même devinait ce que son oncle avait tant craint.

 

« Voyez comme l’œuvre de ce roi puant s’accomplit ! La décision qui va suivre, il n’ignore pas que je suis le seul en ce royaume capable de la porter, car je suis Adriaen le noir, alors que la bonté entraverait tout autre seigneur face à cette responsabilité. Son but ultime est de mener les cérastiens à l’assaut de la Mélée, de la ravager, et d’y étendre son royaume et ses maléfices.

« C’est une guerre fratricide entre les enfants d’Ulrich de Bardière, et elle est désormais inévitable. Aussi... »

 

Le silence, lourd et pesant, tomba aussitôt ; et les échines furent parcourues de frisson. Gil, et Norünwel, virent leurs peurs se confirmer.

 

« ... c’est nous qui déclarerons la guerre. »


Par Adrian Mander

Illustré par Coconut Dynamite

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Par Coconut Dynamite

Le mot de la fin, par Adrian Mander

Je quitte certes mes fonctions de rédacteur en chef, mais mon implication au sein de la maison n'en est pas amoindrie. Au contraire, je peux ainsi pleinement me consacrer à ma tâche de préfet, et apporter un renouveau par mes idées et ma motivation. Une fois encore, je remercie Coconut, Miyaji, et également Xerion de m'avoir fait confiance, et j'assure à tous les membres de Poufsouffle que vous ne serez pas déçus !

Ma candidature était portée par un projet ambitieux, tel qu'il n'y en a jamais eu dans aucune autre maison de Poudlard12 ; ce projet, c'est Poufsouffle Médiévale. Il s'agit d'une série d'animations pour les prochains mois, ainsi que d'une ambiance médiévalisée de notre maison. Des topics seront recréés dans cette ambiance, comme le bureau, la salle commune, ou les salles de bains. Surtout, ce que j'espère, c'est que vous tous trouviez dans l'honneur et la vaillance des chevaliers votre propre force, et que nous donnions à notre maison une identité puissante, pour affronter les médisances des Serpentards et de leurs copycats d'autres maisons.

Deux autres changements sont à prévoir : tout d'abord, la réorganisation des dortoirs, actuellement en réflexion, et qui devrait s'appuyer sur les grades blaireaux ; aussi la suppression de l'école du RPG, du moins sous sa forme actuelle. Discuter avec Jesse Riders, qui jadis fut mon mentor et depuis un compagnon dans cet art de l'écriture à plusieurs, m'a fait me rendre compte que je ne suis pas assez légitime pour un enseignement aussi théorique, et que rien ne vaudra la pratique pour relever les forces et faiblesses de chacun. Il n'y aura donc plus de leçons, mais des RPG au sein de la salle commune.

En espérant que ces changements, ces nouveautés, vous plairont.

Adrian Mander,

Préfet de Poufsouffle.