Alanna Spall, Alysone Petrova, Zack McLewis, Bianca Gordon, Violette Beauchamps, Lume de Dio, Bastien Morholt, Cora Clark, Hellia St.James, Remi Prince, Artus Myrtle, Marc Nissa, Erskine Blane, Opale Tal Moundine, Maïwenn Henley Young, Roxey, Aaliya Whitewood, Grace Asselhoven, Kathleen Kye... Et ce n'est là qu'une toute petite partie des noms qui sont parvenus jusqu'à moi. A-t-on vraiment utilité de faire une liste, tel un tableau de chasse, de tous ceux qui auraient fait preuve de la plus terrible des faiblesses ? Laquelle ? Voyons, l'hypocrisie, bien sûr.

Comment ? Bianca aurait-elle fait preuve d'hypocrisie ? Quand donc ? Et Lume... est-ce possible ? Comment ? Hellia, c'est une évidence voyons. En revanche, Marc, c'est totalement faux ! Qui a dit cela ? Par contre, Kathleen, je ne m'y attendais pas... Envers qui ? Pourquoi ? J'entends vos pensées, vos jugements, vos indignations, vos interrogations. De bien tristes pensées pour de bien tristes personnes car aucune de ces questions n'a d'importance, à moins de vouloir, sur la place publique, prendre position, se forger une image de grand défenseur, de grand révélateur. Vous ne saurez rien de la vérité, et la vérité n'a pas besoin de vous pour exister car nul doute qu'elle ne peut être changée.


 

 


Allons, ne rougissez pas, ne vous lancez pas dans de grands plaidoyers, n'ayez aucune honte. S'il était impossible d'être hypocrite, P12 aurait implosé depuis longtemps. N'est-ce pas la plus aimable des politesses que de traiter quelqu'un avec courtoisie même lorsque sa vue nous est insupportable ? Allons, nous sommes dans la maison de la justice, de la tolérance, n'est-il pas ? Est-il si difficile de reconnaître les mérites d'une personne qui n'a pas notre amitié ? Est-il si compliqué de saluer, d'informer, de parler de choses futiles sans inimitié ? Non, assurément, le genre humain n'aurait pas survécu à ses nombreux désaccords.

Alors, ne vous froissez pas, votre égo n'a aucune raison de se rebeller d'être mentionné ou ne pas l'être. Qui parle d'accusations injustifiées ? Il ne s'agit là que de ragots, que des mots, des mentions. Ces gens ne sont pas importants, car, certainement que leur manifestation ferait peur à leurs semblables. Et est-ce là un si grand mal que d'être hypocrite ? N'est-ce pas le ciment de la société ? Sautez-vous donc à la gorge de chaque individu dont la présence vous est désagréable ? Prenez garde, à répondre oui, c'est vous qui ferez naître la peur. Mais prenez garde, à répondre non, on pourrait vous accuser à votre tour d'être hypocrite.

Est-il légitime, pour autant, lorsque l'on est gentil au-devant d'autrui, de le discréditer quand il s'éloigne ? Seriez-vous capable, vous, de tenir votre langue ? Auriez-vous cette capacité si encensée de pouvoir garder votre mépris, vos griefs, votre colère, pour vous ? Les contenir, les digérer, et ne jamais les ressortir ? Tout expert de la psychologie vous dirait que garder les choses pour soi, en soi, est une mauvaise chose. Outre les effets secondaires que cela peut avoir sur votre santé, être le témoin et la victime du relâchement, volontaire ou non, de la digue de vos frustrations est le rôle le moins enviable du monde.
 


Ne vous méprenez pas sur mes intentions. Je n'ai nulle ambition d'encourager la délation, les médisances et autres commérages. Il ne s'agit là que de trouver une manière saine de dévoiler ses pensées et ses sentiments sans que cela ne fasse de tort, ni à soi ni à autrui. Et pourtant, ne serait-ce pas balayer rapidement une voie plus intelligente, plus censée et civilisée ? La médiation n'est pas l'apanage de la Direction, qu'elle soit du site ou des maisons. Du courage, de la sérénité et de la bonne volonté sont nécessaires, mais je vous assure que si l'effort semble titanesque, il est préférable sur le temps long. Car combien de vaines paroles, récriminations et protestations vous épuiserez-vous à faire auprès de vos amis sans que rien ne change alors qu'une véritable discussion suffirait à rendre la relation au moins supportable ? Mais cela reste un risque difficile à prendre. Quelle probabilité avez-vous que les choses se déroulent mal, s'enveniment et rendent la situation encore plus insupportable qu'auparavant ? Voyez comme la lâcheté trouve de saines justifications à la passivité.


 

 


Et pourtant, si rares sont les noms qui ne sont pas entachés de cette salissure, celle de l'hypocrisie. Ces gens existent. Aimyli. Tara. Aaricia. Pardonnez-moi pour ce dernier nom, il est difficile de ne pas se laisser à la mélancolie des anciens vis-à-vis de ceux qui ont disparu alors que leur âme semblait si pure. Ces personnes possèdent cette vertu si rare, celle de la bienveillance en toutes circonstances. Non du genre d'un Bepo serein et rigolo, plutôt de celles qui trouveraient des excuses à Satan en personne. Ils sont de ceux qui ne pourraient mieux représenter la maison, une bienveillance, une patience, un tel talent de compréhension qu'ils en paraissent faibles aux yeux des impatients, car nul n'apprécie si peu l'indulgence que ceux dont les qualités poufsouffliennes ont été usées par le temps ou la facilité.

Cette bienveillance est si souvent sous-estimée qu'elle est parfois attribuée à la simple absence de méchanceté. Mais la bienveillance sans indulgence, sans patience, sans compréhension, sans sincérité, n'est-elle pas de l'hypocrisie déguisée ? À l'heure où tout se règle en public, où l'on joue notre vie comme des acteurs jouent sur scène, parler sereinement devient de l'intelligence, faire preuve de tact devient de la gentillesse, quant à la gentillesse, elle devient de la bienveillance. Le curseur moral semble s'être déplacé, modifiant les normes, faisant de la théâtralité des propos la normalité quand la discrétion devient une bizarrerie louée, portée aux nues, comme une délicatesse si rare qu'elle doit être montrée. Regardez ! Regardez bonnes gens, comme cette personne est bienveillante, intelligente, censée. Et surtout, de mon côté...

Alors non, il ne s'agit pas de cette bienveillance, qui consiste à déguiser la plus méchante des intentions en geste appréciable, qui est l'apanage de ces exceptions. Il s'agit d'une bienveillance bien plus fragile. Celle des gens qui ne savent pas et qui sont assez modestes pour le reconnaître. Une bienveillance qui préfère l'indulgence à l'exigence, devenue le maître-mot -suis-je seul à observer ce paradoxe ?- d'un site de loisirs. Une bienveillance qui comprend autrui, comprend sa douleur, sa souffrance, ses difficultés, propose son aide, non pour elle-même, mais pour autrui, pour une cause plus grande, pour un bien plus grand. Le plus grand bien, n'est-ce pas ? Pardonnez-moi d'utiliser cette expression dans un noble sens, une fois n'est pas coutume.
 

 


Je vous y invite. La bienveillance n'est pas l'opposée de l'hypocrisie, elle est son remède. Envers soi, envers autrui. Un baume sur des plaies ouvertes, une autre voie loin des débats, des scènes et des artifices, car elle n'apporte aucun bénéfice pour soi, et c'est en cela qu'elle restera toujours hors de portée des gens intéressés.

Il serait de bon ton de terminer cet article en vous rassurant. Je pourrais déclarer que les gens intéressés ne peuvent se trouver à Poufsouffle, attirés qu'ils sont par des maisons plus glorieuses, plus admirables ou plus orgueilleuses. Mais ce serait présomptueux car j'ai bien peur que l'apparence du bien soit, aujourd'hui, aussi attirante que toutes les autres aimables qualités prônées par nos homologues. Je ne pourrais formuler cette affirmation aussi patriotique qu'aveugle, car ce serait oublier que Poufsouffle fait partie de P12 et qu'elle a été impactée autant que toutes autres maisons. En revanche, puisqu'elle prône elle-même la bienveillance, sans doute serait-il de bon ton que ses membres en donnent une véritable définition à travers leurs actions et ainsi reconquérir le terrain perdu au profit de futiles querelles.

 

 

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