Fermez les yeux (pas trop quand même parce qu'il faut que vous puissiez lire) et pensez à quelque chose qui vous réconforte. Un visage amical, un paysage. Une musique. Un plat de votre enfance. Quelque chose qui vous fait plaisir, que vous aimez. Vous voyez cette émotion agréable, profonde qui vient ? Ou alors vous l’imaginez ? Vous comprenez de quoi je veux parler ?

De la joie. De l’allégresse, du bonheur, du bien-être et de la satisfaction qu’elle apporte. Car la joie vient après l'accomplissement d'un désir. C'est un sentiment de plénitude qui emplit tout notre être. C’est un sentiment naturel, comme la colère, la peur et la tristesse. La joie est donc un sentiment indispensable au spectre des émotions que nous ressentons. Car sans joie, que sommes-nous ? À quoi bon vivre puisque rien ne peut nous satisfaire, rien ne peut nous combler ?

Tu n'as pas dit que tu parlais de la joie, Solène ? Là, les gens vont déprimer...
Oui, pardon.


Je disais donc que la joie est un fondement de nos êtres car c'est... comme un idéal à atteindre. Si on ressent de la joie, c'est qu'on a réussi. Même passagère, c'est une émotion importante.

Être heureux(se), c'est :

- dire ce que je pense : "non", "stop" , "je ne sais pas" et l'assumer.
- faire ce que je veux, quand je veux, comme je veux.
- insister quand je me heurte à un obstacle et le surmonter.
- ne pas avoir honte de renoncer ou de demander de l'aide face à un obstacle trop important
- rire de bon cœur si on me chambre gentillement
- suivre mon chemin même si je suis seul(e)
- me donner le droit d'être heureuse
- me sentir tranquille avec moi-même
- dire "j'ai peur" ou " je suis malheureuse" sans me sentir rabaissé(e)
- aimer les autres sans les surveiller ou les étouffer
- faire de mon mieux pour réussir ce que je veux réussir sans me mettre la pression
- me donner le droit de décevoir ou de rater
- ne pas me rabaisser ou me faire de mal lorsque je ne suis pas content(e) de moi
- ne pas me sentir envieux(se) de la réussite ou du bonheur des autres
- ne pas avoir peur de l'avenir.
- trouver que je suis quelqu'un de bien avec mes qualités et mes défauts
- m'accepter tel(le) que je suis aujourd'hui sans renoncer pour autant à changer demain

La reconnaissance est aussi un facteur important de joie. Être, ou se sentir reconnu(e), est indispensable. Ressentir une approbation ou l'amour d'un autre. Même si la présence de petites attentions comme être salué quand on arrive quelque part ou être appelé par son prénom ne procure peut-être pas forcément une joie directe, elles sont indissociables du bien-être d'un individu, quel qu'il soit. Cela rappelle l'absolue nécessité pour l'être humain de disposer d'un capital social autour de lui afin de ressentir de la joie. Se sentir reconnu confère tout simplement un sentiment d'existence sociale, d'existence tout court. Hors, il est important d'être visible aux yeux des autres, d'avoir sa place dans la société pour ressentir de la joie.
Alors, oui, la joie est importante. Quand on la ressent, on flotte. Comme sur un nuage.

Notre esprit entre dans un mécanisme positif. Il est ainsi plus aisé d'affronter certaines choses. L'esprit est plus productif lorsqu'il est dans un état de joie, car on a l'impression de pouvoir faire des millions de choses à la fois. Notre corps est reboosté. Oh, bien sûr comme toute émotion, la joie est passagère, mais cela peut nous pousser à envisager d'autres choses. Cela peut être bénéfique ainsi.

Sur ce, pour finir, je vous laisse avec une phrase de Gilles Deleuze : " Seule la joie vaut, seule la joie demeure, nous rend proche de l’action, et de la béatitude de l'action."