Chère équipe des Crocs,

Je vous écris cette lettre non pas pour avoir votre pardon, non pas pour réintégrer l'équipe, mais parce que P12 me manque, Poufsouffle me manque et si je veux revenir parmi vous, je dois d’abord vous dire ce que j'ai sur le cœur pour espérer arrêter de culpabiliser.

Voilà quelques mois, je vous ai abandonné sans explications. Un matin, je me suis glissée dans le bureau alors que vous étiez tous dans vos dortoirs, encore endormis et je suis partie.
Jade savait que j'étais un peu perdue. J'avais eu un manque d'inspiration lors de l'édition de juin et je n'ai pas réussi à rattraper le train en marche. Lorsque août est arrivé, nous apportant toujours plus de chaleur, mes moldus de parents ont décrété une pause montagnarde. Un objet étrange que les moldus appellent, je crois, phélétone portable et qui m'aurait permis de garder contact avec vous était à peine utilisable en raison d'un problème d’écran et de batterie. Un soir, j'ai dit à Jade que je lui donnerai ma réponse lorsque je serai revenue de mes vacances avec les marmottes.

Au total, trois semaines se sont écoulées entre mon départ et mon retour. Quelques jours après être revenue au chaud (parce oui, imaginez que j'avais un bonnet, une écharpe et un manteau lorsque j'étais avec les chamois), alors que je m’apprêtais à poster un message dans le bureau pour vous dire que j'étais toujours là, que vous pouviez compter sur moi, ma mère a fait irruption dans ma chambre. Me voyant travailler (oui, oui, ça m'arrive), elle m'a listé tout ce que j'allais faire cette année (en plus de mes articles pour notre cher journal) en me demandant comment j'allais y arriver.

À ce moment-là, j'ai réalisé que je n'aurai plus de temps pour les Crocs. J'aurais pu tout simplement, aller dans le bureau, vous faire un beau message de démission au lieu d'un message pour vous dire que je étais là. J'ai essayé. J'ai écrit et pensé plusieurs messages, mais sans en venir à bout parce que je vous aime. Parce que j'aime énormément les Crocs. Parce que ces mois, à faire partie d'une équipe constituée de personnes si belles avaient été pour moi un honneur. Parce qu'annoncer ma démission, ça voulait dire ne plus partager les rushs, les articles que l'ont écrit à deux et les articles que l'on doit écrire à deux, mais que l'on finit par écrire à quatre par manque d'inspiration. Et tout ça, je n'étais pas prête à y dire au revoir. J'avais imaginé passer de longues années au sein de ce journal. Je n'avais pas imaginé quitter ce journal, cette équipe au bout de six mois. Pour accepter de revenir une lectrice, de ne plus contribuer à ce journal, et de louper tous ces moments qui font partis de la vie d'un journal, il m'a fallu de longues semaines au cours desquelles j'ai déserté le château et lorsque j'ai accepté de voir les choses en face, j'étais bouffée par la culpabilité de vous avoir laissé tomber.

Alors voilà chers anciens collègues, je vous présente mes excuses pour vous avoir quitté si lâchement. Vous êtes vraiment des gens en or, que j'ai appris à connaître et à aimer. Merci Jade pour ta patience et ta bienveillance, merci à toi, Remi pour notre article sur GoT qui me fait encore rire lorsque je le relis et pour tes belles bannières, merci à Gus pour avoir accepté de rejoindre le journal, après des semaines où nous avions insisté pour que tu rejoignes l'équipe, merci à Marc, qui a su me montrer un visage que je n'aurais pas soupçonné lorsque tu es arrivé, merci à toi Saskia d'être venu même si j'ai eu trop peu à mon gout l'occasion de te côtoyer dans le bureau, merci aussi à Physio et à Erskine même si vous ne faites plus partie du journal, j'ai adoré bosser avec vous.
À présent, je n'ai plus qu'à aller lire les éditions que j'ai loupé et à sauter sur la prochaine qui sortira.

Avec toutes mes excuses pour avoir tardé à vous les présenter,

Elisabeth