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Depuis peu l'intégralité de la Salle Commune de Poufsouffle a été transformé en plusieurs cellules. Les journées y sont longues et vides, les nuits agitées et noires. Pour ne pas sombrer dans la folie, les blaireaux tentent désespérément d'envoyer une lettre, qui ne parviendra sans doute jamais à leurs destinateurs, et avoir des nouvelles de leurs proches. Nous avons recueilli certaines d'entre elles, en passant sous le nez des gardiens, pour vous parvenir toute la souffrance et la difficulté de cette situation.

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Mes chers parents,

Tout a changé depuis ma dernière lettre. J'ai vraiment hâte de rentrer. Plus rien n'est pareil. Chaque dortoir est devenu une cellule et dans le dortoir commun, il y a plusieurs cellules. La salle commune de Poufsouffle est devenue une prison. Je ne vois plus mes amies. C'est comme si l'atmosphère a changé et qu'elles m'ignorent. Qu'ai-je bien pu leur faire ? Ai-je dis quelque chose de mal, sans m'en rendre compte ? J'ai peur... Peur que plus rien ne soit comme avant. J'ai l'impression qu'une fille de ma maison m'en veut. Alors que je l'ai à peine croisé dans la salle commune ou dans les couloirs. Dès que je dis quelque chose, elle me lance des piques... Que dois-je faire ? Je veux rentrer, venez me sortir de là. Je ne sais pas si je tiendrais jusqu'au retour à la maison. Si je rentre un jour... Heureusement, les personnes qui s'occupent de tout ça, sont gentilles. Elles s'occupent quand même de nous. Mais la peur reste là, je ne sais pas si aux coins d'une cellule, je ne risque pas d'avoir un souci avec un prisonnier. Je sais que ce que vous me diriez. Conduis-toi comme une Vampi et ne te laisses pas faire. On est des battants. Vous avez raison. C'est ce que je vais faire. Si quelqu'un me cherche, je le mords. Ce n'est pas pour rien qu'on a des belles canines quoique nous ne soyons pas des vampires. Je ne serais plus Lana Vampi, oubliez ce nom. Je suis Baby La Terreur et je compte bien ne pas me laisser faire si on me cherche des noises...

Mes chers parents, je vous aime.

À bientôt je l'espère, Votre fille, Baby La Terreur.

PS : Nos tenues sont en harmonie avec les couleurs de la maison.

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Cher Bubulle -mon poisson adoré que j'aime-,

Cela fait maintenant quelques jours -voire plus, je n'ai plus aucune notion du temps en réalité- que tu es seul; dans ta maison nommée aquarium. J'espère que tu ne te sens pas trop à l'étroit entre tous tes excréments et que tu attrapes les mouches qui volent afin de te nourrir. Pour ma part, dans ma petite cellule où je me la joue solo, je suis en train de mourir à petit feu. Le temps passe si lentement, que je m'arrache un poil de jambe une fois que j'ai terminé de compter jusqu'à 60. Tu dois sûrement te demander ce que je vais en faire. Et bien, figures-toi que j'essaie de m'en faire une couverture. Une fois passé outre le fait qu'on se fasse chier -car disons les choses comme elles sont-, on mange des choses assez étranges. A vrai dire, je ne mange pas ce que l'on me donne, je préfère mes crottes de nez, beaucoup plus familières et à mon goût. Concernant mes camarades de prison, je ne leur parle pas. J'espère vite rentrer pour te grattouiller le bidon.

Ph.M

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Monsieur,

Ayant considéré votre proposition de me voir incarcéré deux années de plus, j'ai le regret de vous informer que je ne peux donner suite à votre demande. En effet, malgré la qualité des services proposés (un ★★★★☆ pour les repas chauds, à nuancer avec un ★★☆☆☆ pour l'aspect général - quelle monotonie dans ces uniformes ! Un camaïeu de orange serait déjà une preuve de goût esthétique), je ne suis plus en mesure de les apprécier à leur juste valeur : mon corps a en effet besoin d'être hydraté cinq fois par jour, et la douche calcaireuse quotidienne a au contraire tendance à l’irriter. Me plaindre de mes camarades serait injuste de ma part, bien qu'infliger une pareille compagnie à un homme dont la seule erreur était d'avoir cru bon de prévenir la population de la laideur d'une femme en changeant son visage en derrière soit peut-être un excès - mais soit !, telle est ma sentence. Je n'ai pas la prétention de m'estimer au dessus de ces braves personnes, mais leur réaction quant à mes remarques d'ordre esthétique et/ou morale sous-entend qu'une certaine distance existe bel et bien entre nous. J'ai réussi en revanche à me faire quelques fidèles - sinon suiveurs, qui boivent mes paroles comme toute personne adepte de culture et de littérature ferait. Certains appellent "lapidation" l'action que j'ai menée envers ce prisonnier, le dénommé Kevin Crache-Oreille - je préfère l'appeler "douche minérale", car il s'agissait avant tout de nettoyer son âme souillée par des pensées vengeresses (est-ce vraiment utile de prendre les armes pour un simple oreiller imbibé d'urine ?). Je comprends que cette animation (ayant permis à de nombreux détenus de se dépenser et d'entretenir par ce biais leur condition physique !) ait pu causer quelques soucis d'ordre techniques - un corps est plus facile à transporter quand il est vivant, n'est ce pas ? En revanche, je ne pense pas que le fait d'avoir évoqué cette idée en présence de compagnons crédules et avides de violence ne soit une raison suffisante pour allonger mon séjour dans votre établissement - à la hauteur de sa réputation, je vous l'assure (bien que quelques ajustements pourraient être envisagés afin d'en redorer l'image).

En faisant confiance à votre jugement (et en espérant qu'aucun de mes compagnons ne cherchent à vous retirer des épaules le poids que pèse une famille si le-dit jugement entrerait en conflit avec mes intérêts) et en attente d'une réponse,

Sincèrement votre, Nathanael-Henri-Victor de la Roche-sur-Colombe IIIème du nom.

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Chère Plume (tu comprendras que je ne peux pas dévoiler ton identité, les gardiens fouillent tout),

Les jours ici sont longs et l'ennuie commence à me guetter. Même la lecture (et tu sais à quel point j'aime cela) n'arrive plus à me distraire. Je n'ai presque aucune relation avec mes co-détenues, elles sont comme des étrangères alors que l'on vit 24H sur 24 ensemble. Au début, j'ai essayé de sympathiser mais je me suis tout de suite fait rembarrer. Quant aux repas, ils sont horribles. Je ne parle avec personne, à chaque bouchée j'ai envie de vomir et je ne supporte même plus le silence qui règne. Tu me manques Plume, sans toi, ma vie n'est plus ce qu'elle était. Au fond, ce n'est pas tant la vie ici qui me pose tant de tristesse, mais plutôt ton absence. Je pense tous les jours à toi, ces lettres sont mon seul réconfort. J'ai hâte de te voir à mon prochain parloir, te voir me fera un bien fou.

Je pense à toi, passe le bonjour à tout le monde, eux aussi me manquent, bisous :X

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Très chère cousine,

Je ne sais pas si tu prendras le temps de lire attentivement cette lettre, surtout après ce que je t'ai fait à toi et ta famille, mais il fallait que je te fasse part des raisons qui m'ont poussé à agir de la sorte. Je sais que je n'aurais pas dû m'immiscer dans ta vie familiale ainsi. Me faire passer pour ton père, James Spall, et lui voler ses chaussettes était une faute impardonnable. Mais je fais parti d'une association secrète pour la protection des Elfes de Maison, et vois-tu, voir l'état dont vous traitez ce pauvre Krappy me fait de la peine. Alors j'ai décidé d'enfreindre le règlement du Manoir Spall et d'usurper l'identité de ton père afin de lui soutirer toutes ses chaussettes - et quelques Gallions, ainsi que des objets de valeur - pour les remettre à Krappy. Aujourd'hui, je regrette mon geste. Non seulement j'ai perdu ma liberté mais en plus, j'ai probablement perdu la seule famille qu'il me restait ici bas. Je n'espère pas que tu me pardonnes. Après tout, ce que j'ai fait est inadmissible. Je voulais juste t'expliquer dans quel but j'ai agi. Les gardiens de prison disent que je peux m'en sortir d'ici quelques années. En attendant, tapi dans l'ombre de ma cellule et des autres détenus, je vis un véritable calvaire. Mon compagnon de cellule me surnomme Cendrillon et me donne toutes sortes de tâches à exécuter: rincer le lavabo avec pour seul outil une brosse à dents usagée, retourner son matelas entre deux gazs, lui remettre mon dessert à chaque déjeuner. Si tu savais comme je m'en veux d'avoir commis l'irréparable. Si jamais je sors indemne de la situation dans laquelle je suis prisonnier, je te promets que plus jamais je ne tenterais de libérer votre Elfe de Maison. Je disparaîtrais même de votre vie à tous. Pardonne-moi cousine...

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Charlotte-Vaine,

Je n'ai pas beaucoup de temps devant moi, ma lettre sera donc très courte. J'ai réussi à emprunter un nécessaire de quoi contacter quelqu'un à l'extérieur qui pourrait m'aider à sortir de ce trou à rats. S'il te plaît, mon coeur, aide-moi. Ma vie ne tient plus qu'entre tes mains. J'ai besoin de toi !

Signé: Un Blaireau en Détresse

PS: Mon numéro de détention est le 324B97, cellule n°42, couchette du bas. Viens vite !

Rédigé par Canine l'Ancienne & les prisonniers, illustré par Captain Balafrée.