Si je vous demandais de m'illustrer ce qu'est la St-Valentin, combien aurais-je d'adolescentes aux doigts tranchées par des cartes acérées, de vieillards à demi-morts sur un banc au bord d'un lac empli d'excréments de canards, de puceaux acnéiques engloutissant des boîtes de chocolats bon marché, de baisers emplis de germes, et d'ébats pornographiques entre une biche et son goret ?


Fort heureusement pour mon petit quotidien de célibataire, Poudlard12 ne s'est pas laissé aller à la romance "guimauve et chiures d'oiseaux". Nous avons eu, certes, notre lot de niaiseries par le fait des chevaliers de l'amour ; mais les saboteurs ont évidemment été les meilleurs. Aujourd'hui, Cupidon mange ses plumes - et, je l'espère, s'étouffe avec -, et ses petites flèches innocentes sont devenues la monnaie d'un troc sauvage et excitant sur le nouveau marché des esclaves.

En effet, il y a quelques jours, les petites gens - et, parfois, des plus hauts gradés - ont pu s'offrir quelques membres du personnel, au terme d'une vente aux enchères éreintante à s'en faire incontinemment mouiller les aisselles. Pendant une semaine, ces individus qui font vivre Poudlard12 par des animations ou des programmes entiers reçoivent leur juste récompense : de mauvais traitements, l'humiliation, et la grippe espagnole - que je me suis chargé de diffuser, rageux que je ne suis de n'avoir pu m'offrir aucun esclave avec mes 8 misérables flèches.

Pour cette semaine d'esclavage, ce serdaiglois malingre de Jesse Riders m'a gavé comme une oie, et j'ai aujourd'hui bien de la peine à retrouver ma silhouette de rêve pour de nouveau narguer les obèses des autres maisons - qui a dit que la gourmandise n'était la spécialité que de Poufsouffle ? Mais bon, j'ai échappé au pire : combien d'élèves ai-je dû réconforter, alors que ces derniers venaient de croiser Florence l'édentée, Snaïla "visage de patate", et Faustine au sourire de cheval ? Remarquez que, pour cette dernière, je me demande toujours si c'était le fruit du bizutage ou de son penchant pour les lasagnes préparées. Chanceux que vous étiez, de n'avoir que ces monstres à fuir ! Vous qui connaissez de longue date les sentiments ardents d'Onirie à mon égard, pensez que j'ai dû savamment l'esquiver durant toute cette semaine, alors qu'elle arpentait les couloirs du château sur son déambulateur, guidée par le gouvernail lui servant de pif !

Mais bon, après les métamorphoses honteuses et les rouquines à la vessie étroite, la semaine d'esclavage s'achève. De nouveau, les élèves seront les victimes quotidiennes des membres du personnel vaniteux qui ne pensent qu'à accumuler plus de postes pour vous ôter le pain de la bouche. ET C'EST BIEN FAIT, NA !

Article d'Adrian, illustré par Coconut.